VILLABÉx2

5 points d’une ville sur la ville

— SUJET

Extension urbaine


— DATE

Juin 2023


— ENSEIGNANTS

Philippe Simon

& Mathieu-Ho Simonpoli


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Dans l’hypothèse d’un doublement de la population d’ici 2100 de la commune de 5 328 habitants située dans l’Essonne, comment répondre au besoin croissant en logements ?



« Villabéx2 » prend la forme d’un manifeste d’une dizaine de pages prônant la densification de la ville sur elle-même. Proposant des solutions radicales, et même poussées à l’absurde, l’objectif était d’utiliser la provocation pour questionner plus que pour résoudre, ouvrant ainsi un débat sur l’avenir de Villabé.


Ce manifeste fit l’objet d’une présentation projetée à la mairie avant d’être remit aux élus de la commune en juin 2023.

HISTOIRE & PAYSAGE

En amont du travail de “provocation théorique”, des analyses historiques et paysagères ont permis de dégager une vision synthétique de l’évolution de Villabé, mêlant données cartographiques, photographies aériennes et relevés in-situ.

01 – DENSIFIER

En 2012, le parc de logements sociaux représentait 13% du parc immobilier total de la commune, taux encore insuffisant pour répondre aux 20-25% demandés par la loi SRU. Pour répondre à ces attentes, la commune s’est fixé un objectif de construction de 240 logements sociaux d’ici 2025, en parallèle d’une construction d’environ 30 logements par an pour répondre à la croissance démographique de Villabé. En considérant l’hypothèse selon laquelle la population de la commune pourrait doubler d’ici 2100, il semble impératif de prendre en compte la demande croissante en logements. En effet, un doublement de la population nécessiterait la construction de 1500 nouveaux logements privés et 700 nouveaux logements sociaux.


Comment alors accompagner cette croissance démographique amenant à la création de nouvelles extensions urbaines sans pour autant artificialiser de nouveaux sols ?


La solution proposée pour répondre à ces enjeux est celle de la création d’une ville par dessus la ville. Cette dalle, posée sur les 250 000 m² de programmes logistiques déjà présents, permettrait la création de nouveaux logements, commerces et équipements publics sans aucune artificialisation additionnelle des sols.

02 – RACCORDER

Il existe aujourd’hui une rupture particulièrement marquée entre la zone industrielle à l’ouest de la ville et les espaces végétalisés et agricoles périphériques. De surcroît, les zones logistiques et commerciales ne profitent pas aux habitants de la commune, constat pour le moins contrariant puisque ces zones bénéficient d’une situation géographique et topographique représentant un potentiel paysager particulièrement intéressant.


La création d’une nouvelle stratification du tissu permettrait donc de recréer une topographie pouvant raccorder la ville et sa zone urbanisée avec les trames vertes environnantes. Cette nouvelle couche permettrait également la dissimulation des programmes logistiques et commerciaux tout en donnant la possibilité de traiter la question du végétal et des lisières dans l’épaisseur de la dalle.


Cette approche permettrait donc d’exploiter le potentiel paysager de la zone en s’appuyant sur sa situation géographique et topographique. Cela favoriserait ainsi la création et la cohabitation harmonieuse entre les différents pôles de la ville tout en valorisant les espaces naturels environnants.

03 – FRANCHIR

L’artificialisation précipitée de l’ouest la commune durant les quarante dernières années combinée à l’implantation de l’autoroute A6 au centre de la ville à créer une rupture importante dans la trame verte préexistante et a polarisé fortement le tissu urbanisé. On remarque ainsi qu’à l’est de la ville, les infrastructures sont en partie les conséquences du tissu pavillonnaire et du parcellaire marqué par le passé agricole de Villabé, alors qu’à l’ouest, il semble que les rôles soient inversés et que l’implantation du bâti soit la conséquence du tracé routier qui est présent pour maximiser l’optimisation des flux et les espaces de parkings.


Dans tous les cas, on peut noter que la place de la voiture à Villabé est particulièrement importante et que les enjeux soulevés par les mobilités est crucial dans le développement de la commune. Cependant, il semble aujourd’hui que les contraintes imposées par la gestion des flux automobiles écrasent les potentielles continuités entre l’ouest et l’est de la ville. Un recouvrement de l’autoroute ainsi que la création d’une nouvelle topographie reliant le tissu résidentiel à la zone commerciale permettrait d’atténuer cette fracture urbaine voir même de fédérer l’ensemble des programmes présents dans la commune autour de grands espaces publics végétalisés.

04 – ACCESSIBILISER

Bien que les programmes actuels installés sur la ZAC soient critiquables, une conservation des ces usages semble cependant plus pertinent qu’une destruction totale de l’ensemble des locaux. Dans ce sens, la création de poches d’accès aux programmes présents sous la dalle permettrait des mises en relation de la couche supérieure de la dalle avec la partie inférieure de la ville. De plus, les circulations motorisées pourraient ainsi être concentrer dans l’entre deux topographique desservant les zones industrielles et commerciales.


Cela donnerait ainsi la possibilité de libérer la couche supérieure des nuisances générées par les circulations automobiles pour favoriser l’utilisation des mobilités douces. Cette émancipation des contraintes posées par les circulations motorisées permettrait également la création de nouveaux programmes et espaces publics non interrompus par les réseaux routiers en partie supérieure de la strate.

05 – ZAN-ER

Depuis les années 1980 près d’un quart de la surface totale de Villabé a été artificialisé pour y installer les entrepôts de logistiques et les locaux commerciaux. Cette artificialisation hâtive des sols à eu pour effet d’imperméabiliser la moitié de la surface disponible à l’ouest de la commune.


En parallèle, la population continue d’augmenter et la demande en logements ne cesse de croître. La commune fait donc face à une double problématique où la construction de nouveaux logements devient nécessaire, dans un contexte où il est cependant crucial de ne pas artificialiser davantage de sols.


ZAN-ER par la dalle permettrait d’installer de nouveaux programmes d’équipements et d’espaces publics tout en répondant aux besoins croissants en termes de logements. En effet, ce dispositif considérait le bâti existant comme une topographie sur laquelle vient se poser une nouvelle ville en surélévation (ou en surépaisseur). La dalle ZAN prendrait donc en compte les sols déjà artificialisés ainsi que les zones perméables pour créer des porosités et des variations topographiques ponctuant la couche supérieure de la ville.